Société Civile: Gage pour sortir la RDC du sous-développement 

1. Constat

1.1. Constat positif

Tongele N. Tongele

La République Démocratique du Congo (RDC) est pleine des organisations de la société civile. C’est l’ensemble des associations à caractère non gouvernemental et à but non lucratif qui agissent comme groupes de pression et d’idées pour influencer les politiques gouvernementales dans un sens favorable aux intérêts des populations et de la nation. Ces organisations qui incluent des Organisations Non-Gouvernementales (ONG), des Organisations Non-Gouvernementales de Développement (ONGD), des Associations Sans But Lucratif (ASBL), des Fondations, et des Confessions religieuses, (ces organisations) visent la transformation de la RDC sur tous les aspects de la vie nationale (aspects civique, éthique, intellectuel, économique, etc.), afin de pousser la RDC comme peuple et nation à s’administrer et à se gérer efficacement, avec transparence, pour relever les multiples défis de sécurité nationale et de développement intégral de la nation. Un parti politique n’est pas une organisation de la société civile comme comprise et définie par les Organisations des Nations Unies (ONU). Donc, les partis politiques qui pullulent en RDC ne sont pas et ne doivent pas être considérés comme des organisations de la société civile.

A travers les organisations de la société civile en RDC, les gens s’expriment contre les pratiques de corruption, des détournements et vols des sommes colossales d’argent par les dirigeants politiques du pays chaque semaine, chaque mois et chaque année. Les populations congolaises dénoncent leurs dirigeants politiques qui prennent en otage les institutions nationales pour y placer leurs membres de familles qui n’ont ni compétence ni expertise ni expérience pour exercer ces fonctions, si ce n’est juste pour s’enrichir par des détournements et vols d’argent dans les caisses de ces institutions nationales. A travers les réseaux sociaux, les organisations de la société civile en RDC dénoncent des abus et la complicité des dirigeants congolais qui observent passivement l’occupation des terres congolaises par des groupes armés en provenance des pays voisins, (observent passivement) le massacre des populations congolaises par ces groupes armés, et le pillage des richesses du pays par des multinationales. Tout ce qui compte pour les dirigeants congolais ce sont des commissions qu’ils reçoivent et qui font grossir leurs ventres et leurs comptes bancaires à l’étranger. Les intellectuels, les jeunes et les populations urbaines et rurales en RDC dénoncent ces méfaits et se lamentent jour et nuit sur les réseaux sociaux, et supplient même les dirigeants congolais à avoir pitié des populations qui se noient dans les souffrances, la pauvreté et la misère, mais le dirigeants congolais sont totalement indifférents, font des fêtes chaque semaine, chaque mois et chaque année, voyagent et jouissent de l’argent du pays pendant que les populations en désarroi crient pour pitié et assistance. Non, les dirigeants congolais sont sans cœur et sans âmes normales. Toutefois, le peuple congolais ne baisse pas les bras et continue à lutter pour la survie à travers leurs organisations de la société civile.

1.2. Constat négatif

Bien que chaque organisation de la société civile se bat pour la transformation de la RDC, c’est souvent dans l’isolement, chacune lutte de son côté et essaie de faire de son mieux, chacune dénonce et se lamente, mais le résultat sur l’ensemble du pays est sans effet transformationnel recherché. A cause de cet isolement opérationnel des organisations de la société civile en RDC, il est facile pour les forces négatives au pouvoir d’intimider et faire taire un leader d’une organisation de la société civile, ou même éliminer physiquement un tel leader aux vus et aux sus de tout le peuple congolais, sans crainte qu’il y aurait soulèvement populaire sur toute l’étendue de la république pour décrier un tel acte ignominieux et/ou exiger la démission d’un ou des dirigeants politiques complices de l’acte.

1.3. Comment remédier à ce constat négatif?

C’est l’union fait la force qui est le chemin de solution. En d’autres termes, l’union fait la force est et sera un mécanisme basé sur des faits et des évidences, et non pas basé sur des réactions émotionnelles et sentimentales. L’union fait la force sera un mécanisme simple, transparent, capable et prêt à mobiliser et motiver les Congolaises et Congolais sur toute l’étendue de la république pour une action massive et populaire ponctuelle pour par exemple rejeter une fraude électorale tant au niveau provincial que national, dénoncer une compagnie multinationale qui pille le pays en ruinant un parc national, dénoncer le massacre des populations congolaises sur leur terre et manifester jusqu’à ce que le gouvernement congolais prenne une action conséquente et satisfaisante, dénoncer une action de la communauté internationale visant à déstabiliser le pays, dénoncer un ou des individus ou dirigeants politiques complices de cette déstabilisation du pays, exiger la démission d’un ou des dirigeants détourneurs attrapés mains dans le sac du trésor public, amplifier et galvaniser une ou des propositions nationales à valeur existentielle, etc. C’est cela la puissance de l’union fait la force destinée à galvaniser au maximum l’action des organisations de la société civile pour des résultats palpables.

2. Fédérons nos organisations de la société civile

2.1. Premier obstacle: l’argent

Notre pays, la RDC, se ruine à cause de ce mot « argent »: tout le monde veut de l’argent avant de faire quoi que ce soit. Pire encore: quémander de l’argent est devenu un mode de vie. « Donnes-moi, aide-moi » sont des expressions courantes de mendicité qui ne font plus honte sur toute l’étendue de la république. Même si l’on est pauvre, on ne se dépersonnalise pas jusqu’à ce niveau de mendicité clochardisant quand même! Où est notre dignité de personne humaine? Les dirigeants congolais, sans honte, sans remord, détournent et volent l’argent du pays pour mettre dans leurs comptes bancaires privés à l’étranger, dans leurs fondations privées, et ils voient des millions des populations autour d’eux souffrir horriblement. Quels cœurs et quelles âmes sont dans les corps des dirigeants congolais? Où est la dignité et la noblesse d’être dirigeants d’un pays et représentants du peuple? Les Congolais sont connus comme des « esclaves » d’argent au point où les rebelles, les pays voisins, les firmes internationales utilisent des sommes d’argent pour corrompre les dirigeants congolais afin d’occuper et exploiter des terres congolaises, piller les ressources naturelles congolaises, et massacrer les populations congolaises qui résistent à ces occupations et pillages.

Congolaises et Congolais: nous n’avons pas besoin d’argent pour fédérer nos organisations de la société civile afin de poser des actes forts pour libérer notre pays. Nous ne sommes pas et ne devons pas nous identifier aux « esclaves » d’argent. C’est cette mentalité « d’esclave » d’argent qui nous emprisonne dans la pauvreté et la misère. C’est cette mentalité « d’esclave » d’argent qui nous met à genou lorsque les rebelles et les compagnies prédatrices nous miroitent des miettes de survie en dollars. Alors ils nous jettent ces miettes de dollars comme des os qu’on jette aux chiens affamés, et nous voilà en train de nous entretuer pour ces miettes pendant qu’eux pillent nos immenses ressources naturelles évaluées en millions et milliards de dollars chaque année.

2.2. Deuxième obstacle: le doute

Fédérer les organisations de la société civile en RDC? Ça ne réussira pas. Ça ne peut pas marcher. Les Congolais ne peuvent jamais travailler ensemble. Et pourtant, celui ou celle qui dit que « les Congolais ne peuvent jamais travailler ensemble » est lui-même ou elle-même Congolais(e). Congolaises et Congolais: arrêtons de nous sous-estimer, arrêtons de nous incapaciter, arrêtons de nous ridiculiser nous-mêmes, arrêtons de penser que nous ne pouvons jamais travailler ensemble ou réaliser des grandes choses. La vérité est qu’avec bravoure, courage et détermination, nous sommes capables de faire des choses extraordinaires, de transformer nos habitudes et nos mentalités pour devenir transformateurs de nos milieux de vie, nous sommes intelligents et capables de réaliser des grandes choses, nous sommes capables de nous développer comme les autres peuples de la planète terre qui avancent sur le chemin de développement scientifique, technologique et industriel. Nous pouvons fédérer nos organisations de la société civile, ce n’est pas du tout difficile et ça ne demande pas d’argent, et nous réaliserons du miracle dans notre pays. Mais comment concrètement arriver à cette fédération de nos organisations de la société civile?

2.3. Voie pour fédérer nos organisations de la société civile

Certaines organisations de la société civiles en RDC ont des présences dans toutes les provinces et sur toute l’étendue de la république, d’autres sont seulement dans certaines provinces, et d’autres encore sont seulement dans quelques villes et cités. Cela veut dire que dans une ville, dans une cité, dans un village, dans la capitale de chaque province, à Kinshasa, il y a la présence des organisations de la société civile, et elles se connaissent.

Dans chaque ville, chaque cité, chaque village de la RDC, les ONG, ONGD, ASBL, Fondations, et Confessions religieuses qui s’y trouvent se connaissent car leurs membres vivent et travaillent ensemble, souffrent ensemble, se lamentent ensemble, et connaissent les souffrances et les misères des uns des autres. Donc, les organisations de la société civile à Aketi, à Ango, à Bondo, à Bukavu, à Buta, à Bunia, à Idiofa, à Inongo, à Isiro, à Kamina, à Kinshasa, à Kisangani, à Lubumbashi, à Mbandaka, à Yakoma, etc., peuvent très facilement se fédérer pour booster la force des populations congolaises à défier le mal pour gagner le combat contre les ennemis du peuple comme brièvement décrit dans le constat positif au point 1.1 plus haut.

Cette fédération est simple et facile à faire parce qu’il ne s’agit pas de créer une autre organisation formelle structurée avec un président en tête, un secrétaire, un trésorier, etc… non, ce n’est pas ça. Cette fédération est plutôt un accord d’entente sur des principes clairs et objectifs, pour ensemble canaliser, galvaniser, motiver et mobiliser les intellectuels, les jeunes et les populations pour une cause claire, bien définie et spécifique. Ainsi une telle fédération permet aux organisations de la société civile de rapidement conjuguer leurs actions pour ensemble agir efficacement au moment propice.

Prenons l’exemple de Kinshasa et citons quelques organisations de la société civile telles que la Conférence Episcopale Nationale du Congo (CENCO), l’Eglise du Christ au Congo (ECC), le Comité Laïc de Coordination (CLC), la Lutte pour le Changement (Lucha), l’Association Africaine des Droits de l’Homme (ASADHO), le Rassemblement des Acteurs de la Renaissance du Congo (RAREC), les Universités et Instituts Supérieurs à Kinshasa, et d’autres ONG et ASBL à Kinshasa qui ne sont pas ici mentionnées, ces organisations de la société civile à Kinshasa devraient être capables d’adopter un accord d’entente, des principes d’action, partager cela avec le public de Kinshasa, pour que les intellectuels, les jeunes et les populations de Kinshasa sachent que lorsque ces organisations lancent un appel, c’est sur base de ces principes, et qu’il faudrait y répondre immédiatement et agir. De tels accords d’entente sont faciles à réaliser pour fédérer les organisations de la société civile dans chaque ville, cité, village, sur toute l’étendue de la RDC. Une telle fédération des organisations de la société civile est une grande puissance qui n’a ni président ni leader à intimider ou à éliminer, et sera une force efficace pour imposer la justice et la vérité en RDC, gage pour la renaissance techno-socioéconomique et industriel du pays.

3. Exemple concret concernant les élections de Décembre 2023

3.1. Premier critère concret pour action transformationnelle

Le principe de la fédération des organisations de la société civile est et doit être clair, en ces termes: les élections de décembre 2023 ne doivent pas être reportées, car la CENI a déjà dépensé des centaines de millions de dollars sur les machines à voter et les enrôlements. Si le gouvernement congolais décide de gaspiller ces millions de dollars, en reportant les élections, alors tout le gouvernement doit démissionner: le président de la République, le Premier ministre et les ministres, les députés nationaux et les sénateurs, les membres de la CENI, tous doivent démissionner pour être remplacés par un petit gouvernement de transition sans parlement, composé des gens complètement différents, qui n’ont jamais fait la politique dans le pays, avec la mission de suspendre toutes les institutions administratives éléphantesques et budgétivores, afin d’utiliser tout l’argent du pays pour réhabiliter les infrastructures du pays par des grands travaux publics à main-d’œuvre intensive pour mettre au travail des millions des jeunes diplômés, des jeunes intellectuels, des populations rurales et urbaines, sur toute l’étendue de la république. Sans cette démission et formation de ce petit gouvernement de transition avec la mission ainsi décrite, il n’y a pas et il ne doit pas être question de reporter les élections pour lesquelles la CENI a déjà décaissé des centaines de millions de dollars du pays. Assez, c’est assez. La fédération des organisations de la société civile en RDC doit utiliser ce critère clair pour mobiliser les intellectuels, les jeunes, les populations, nos vaillants policiers et soldats sur toute l’étendue de la république pour chasser les membres du gouvernement si ce gouvernement ose reporter les élections sans démissionner comme expliqué ci-dessus.

3.2. Deuxième critère concret pour action transformationnelle

Dans une vidéo qui circule dans les réseaux sociaux, Monsieur Denis Kadima, président de la CENI, explique en détail que les élections de Décembre 2023 seront semi-électroniques, c’est-à-dire « vous viendrez, vous aurez le choix sur votre écran, une fois que vous avez choisi pour tous les modes de scrutin, il y aura impression d’un bulletin que vous allez mettre dans l’urne, et à la fin de la journée la machine va donner son résultat et le dépouillement manuel va donner aussi son résultat et puis on va comparer. Et puis, une fois que cela est fait, chaque bureau de vote va afficher les résultats, par bureau de vote. Et puis quand ils vont aller au centre local de compilation des résultats, là aussi on va afficher après avoir fait les totaux, la centralisation. Et puis nous-mêmes à la CENI, à la fin, nous allons prendre tous les résultats de tout le pays, et nous allons les rendre disponible sur notre site web. Donc ça sera la transparence à tous les niveaux. Donc, il y aura un vote semi-électronique comme en 2018, les résultats seront affichés au bureau de vote, et les résultats seront affichés dans le centre local de compilation des résultats, et la CENI va publier tous les résultats sur son site web. Ainsi si quelqu’un a un recours, il peut faire son recours sans problème. C’est ça donc ».

Voilà, Congolaises et congolais, la procédure des élections de Décembre 2023 bien décrite par le président de la CENI, Monsieur Denis Kadima. Mais ce n’est là qu’une promesse de comment les élections vont se dérouler, et nous savons déjà par expérience ce que vaut une promesse en RDC – les promesses sont souvent des mensonges que l’on change à tout moment aussi longtemps que les populations ne font que se lamenter sans rien faire. Nous devons donc voir, reconnaître et dire la vérité au sujet des promesses des dirigeants congolais et non pas continuer à vivre dans des illusions. La fédération des organisations de la société civile en RDC doit donc se préparer et préparer les intellectuels, les jeunes et les populations à toute éventualité de dérapage concernant cette promesse de comment les élections de Décembre 2023 vont se dérouler.

La CENI est supposée prendre toutes les dispositions et précautions pour que cette procédure soit appliquée et suivie à la lettre sur toute l’étendue de la RDC. Un moindre dérapage ou éloignement de cette procédure doit automatiquement déclencher un soulèvement populaire, c’est-à-dire, la fédération des organisations de la société civile ne doit pas attendre, mais plutôt mobiliser immédiatement les intellectuels, les jeunes, les populations, nos vaillants policiers et soldats pour faire sauter le gouvernement en commençant par le président de la république et ses ministres et les membres du parlement (députés et sénateurs) sans hésitation et sans pitié, car 2018 ne doit pas se répéter en RDC. Dans ce cas, le pays installe un petit gouvernement de transition pour faire ce qui est brièvement décrit au point 3.1.

Si, par exemple, la CENI annonce que dans une province, ou dans une ville, il n’y pas eu du courant, et les papiers-bulletins ne sont pas imprimés, et donc il n’y pas un dépouillement manuel dans cette province ou cette ville; mais la CENI a pu lire les résultats des machines et dispose du vrai résultat qu’elle va publier. Devant une telle tentative mafieuse, la fédération des organisations de la société civile doit immédiatement mobiliser les intellectuels, les jeunes, les populations, nos vaillants policiers et soldats pour faire sauter le gouvernement en commençant par le président de la république et ses ministres et les membres du parlement (députés et sénateurs) sans hésitation et sans pitié, car 2018 ne doit pas se répéter en RDC. Dans ce cas, le pays installe un petit gouvernement de transition pour faire ce qui est brièvement décrit au point 3.1.

4. Conclusion

Congolaises et Congolais, organisations de la société civile en RDC, intellectuels, jeunes, populations rurales et urbaines, vaillant policiers et soldats de la RDC, voilà un appel et un défi urgents, une proposition concrète urgente, qui est ici lancée aux organisations de la société civiles en RDC. Allons-y dans chaque capitale des provinces, et à Kinshasa, allons-y dans chaque ville et cité pour nous fédérer, pour mettre sur pied des accords d’entente et des principes clairs d’action comme expliqué ci-dessus. Prenons notre destin entre nos mains. Si nous nous engageons et fédérons nos organisations de la société civile comme expliqué dans cet article, il n’y aura plus jamais fraude électorale dans notre pays, car notre fédération des organisations de la société civile va nous mobiliser sur toute l’étendue de la république pour bloquer tout dérapage et toute tentative de fraude. Nos dirigeants seront obligés de gouverner convenablement et dans la transparence, car nous allons les surveiller de près, et au moindre dérapage, corruption ou détournement, ils seront boutés dehors. Ainsi nos dirigeants seront à notre service, pour nous motiver à créer des unités de production par nous-mêmes dans nos villages, quartiers, villes et cités, afin de devenir prospères et financièrement autonomes pour vivre dans la dignité. Aujourd’hui, notre pays, la RDC, est devenue la risée du monde entier, à cause de nos dirigeants qui ont érigé mensonge, corruption, détournement et vol d’argent en mode de gouvernance. Assez, c’est assez. Fédérons nos organisations de la société civile comme esquissé ci-haut pour transformer notre pays et le remettre sur le chemin de la renaissance techno-socioéconomique et industriel par nos propres efforts et par les travaux de nos mains. C’est entre nos mains de faire la différence.

Tongele N. Tongele, Ph.D.
Docteur en génie mécanique et professeur d’université aux USA
tongele@cua.edu

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