
Carnage des ex-Faz: J’accuse Kabarebe et « Kabila »
J’accuse James Kabarebe, alors colonel et commandant opérationnel des troupes rwandaises déployées au Congo-Zaïre, et « Joseph Kabila », son bras droit de l’époque, de « crime contre l’humanité ». Des témoignages laissent apparaitre la responsabilité directe de ces deux hommes dans l’hécatombe de plusieurs milliers des militaires des Forces armées zaïroises dans un camp de concentration à la Base militaire de Kitona. L’heure est venue pour les familles des victimes de conjurer le fatalisme ambiant et surtout la peur en se constituant partie civile. Une plainte bien ficelée devrait être déposée à l’office du Procureur près la Cour pénale internationale à La Haye, au Pays-Bas.
Dans son message de vœux de fin d’année 2022, samedi 31 décembre, le président rwandais Paul Kagame, passé maître en affabulation, s’est livré à son petit jeu favori. Un petit jeu qui consiste à feindre l’amnésie en niant l’évidence. A savoir, l’implication de l’armée de son pays dans la déstabilisation de la partie orientale du Congo-Kinshasa. Et ce depuis le lancement de la guerre de l’AFDL en octobre 1996 à ce jour.
On parle souvent du « Rapport Mapping » rédigé par des experts onusiens. Ce document rapporte les atrocités commises par des troupes rwandaises, entre notamment 1996 et 2003, sur le sol congolais. Prix Nobel de la paix 2018, le docteur Denis Mukwege milite d’ailleurs pour la création d’un Tribunal international pour le Congo. Il plaide pour la justice transactionnelle. Objectif: mettre fin à l’impunité. La communauté dite internationale fait mine d’être malentendant.
Outre le Rapport Mapping, il y a un « crime contre l’humanité » dont on ne parle pas. Un crime odieux apparemment oublié. Il s’agit de l’envoi de 42 à 45.000 soldats, sous-officiers et officiers des Forces armées zaïroises dans un camp de concentration à Kitona, au Kongo Central. Ces fils du pays ont vécu une atroce mort lente.
Le 17 mai 1997, les « Kadogo » font leur « entrée victorieuse » dans la capitale congolaise où le pouvoir a changé de mains. Fatigués du « mobutisme », les militaires des FAZ ont refusé de se battre. Le maréchal Mobutu Sese Seko avait abandonné, un jour plus tôt, son fauteuil à Laurent-Désiré Kabila. Le vieil opposant à Mobutu est en réalité un « général sans troupes ». L’AFDL (Alliance des forces démocratiques pour libération du Congo), est une trouvaille ougando-rwandaise. LD Kabila « promu », au départ, « porte-parole » n’était en réalité qu’un « masque congolais » derrière lequel se dissimulait Yoweri Museveni et Paul Kagame.
Dès son arrivée à Kinshasa le 20 mai 1997, le nouveau « chef de l’Etat » est assailli de questions par la presse. Des journalistes voulaient des éclaircissements sur le commandement militaire de l’AFDL. « Lumumbiste » dans l’âme, LD Kabila est resté évasif pour ne pas avouer que « son armée » était composée dans sa grande majorité de soldats étrangers. « Nous avons une armée du peuple, une organisation de très haut niveau », disait-il notamment au « Soir » de Bruxelles. Et de murmurer qu’il n’entendait s’étendre sur le sujet « pour ne pas exposer les véritables maîtres de l’armée ». C’est le général Paul Kagame, alors vice-président et ministre de la Défense du Rwanda, qui va vendre la mèche.

Dans une interview accordée au très influent « Washington Post », daté du 9 juillet 1997, l’homme fort du Rwanda de déclarer avec sa « modestie légendaire » que c’est un officier rwandais qui a dirigé les opérations au Congo-Zaïre. Nom: James Kabarebe. Grade: colonel. Dès la prise de Kisangani quatre mois auparavant, des médias rapportaient que le « commandant James » avait pour « assistant » un « fils » de LD Kabila prénommé « Joseph ». Les Boyomais, eux, n’ont retenu que le « commandant Hyppo ».
Il est clair que Mzee Kabila n’avait, au cours de premiers mois, aucune voix au chapitre dans les questions militaires. c’est le duo Kabarebe-« Kabila » qui était chargé de planter les piliers du « nouveau régime ». L’extermination des ex-Faz constituait l’acte fondamental pour mettre le pays à genoux, privé de ses moyens autonomes de défense.
Dès le mois de juillet 1997, des informations ont commencé à circuler dans la capitale. De quoi s’agit-il? « Des milliers des ex-FAZ ont été envoyés en ‘rééducation’ à la Base de Kitona ». Ancien chef d’état-major de la Logistique des FAZ, le colonel Kadate Lekumu est un évadé de Kitona.
Dans une interview accordée à Congo Indépendant, en date du 6 août 2015, Kadate n’a survécu qu’en s’évadant du « camp de la mort » où les ex-FAZ ont été regroupés dans des « conditions d’hygiènes exécrables ». Selon lui, « chaque jour, il y avait quinze à vingt personnes décédées à inhumer ». La diarrhée fut diagnostiquée comme cause principale de décès. « Je ne me suis jamais expliqué cette situation », souligne Kadate.
Qui avait ordonné le transfert des ex-FAZ dans ce camp de la mort »? Le président Laurent-Désiré Kabila »? Cette thèse est loin d’être étayée par un élément matériel (un ordre). Tous les yeux sont, par conséquent, braqués sur le colonel Kabarebe qui détenait le véritable pouvoir en sa qualité de chef d’état-major général de la « nouvelle armée congolaise ». Sans oublier son bras droit « Joseph Kabila ».
Dans un entretien à Congo Indépendant en date du 8 août 2012, le général Paul Mukobo, ancien chef d’état-major général adjoint des FAZ, ne trouve aucune circonstance atténuante en faveur de Mzee Kabila: « C’est le président Laurent-Désiré Kabila qui est condamnable et non Kabarebe ». Pour lui, LD Kabila « savait qu’il y avait des officiers bien formés dans les FAZ. Il n’a pas voulu les utiliser ». Mukobo n’avait pas des mots assez durs à l’encontre du Maréchal. D’après lui, « le tribalisme a joué un rôle primordial dans la destruction de notre armée ».

Médecin-colonel en retraite, Luc Mayolo travaillait aux côtés de « Joseph Kabila », alors chef d’état-major général adjoint de l’armée congolaise. Il en qualité de numéro 2 du service médical de l’armée. Selon lui, LD Kabila ignorait le « traitement inhumain » infligé aux ex-FAZ. Le Mzee l’enverra sur le terrain pour l’éclairer sur la situation. « C’était horrible! », s’écria Mayolo dans un entretien, en date du 16 janvier 2017, à Congo Indépendant. Et de renchérir: « C’était un carnage »». Le médecin-colonel en retraite d’égrener « le mauvais traitement, les brimades, la torture physique, la malnutrition et les maladies faisaient partie du quotidien ». Rentré à Kinshasa, Mayolo tentera, en vain, d’être reçu par le Président de la République pour lui rendre compte de sa mission…
Depuis le 13 juin 2022, les miliciens du M23 – qui servent de supplétifs à l’armée rwandaise (RDF) – occupent une importante partie du Territoire de Rutshuru au Nord-Kivu. Des combats à l’arme lourde et automatique ont opposé, au cours du dernier week-end du mois de décembre, les FARDC aux assaillants rwandais. On le voit, le Rwanda de Paul Kagame n’a pas abandonné son ambition suicidaire d’asservir le « Grand Congo ».
En attendant que la nébuleuse « communauté internationale » fasse droit au combat de Denis Mukwege en vue de la mise sur pied d’un Tribunal international sur la RDC, il appartient aux parents des militaires exterminés à Kitona de se libérer de la peur pour se constituer partie civile. James Kabarebe, « Joseph Kabila » et leur mentor doivent s’expliquer devant la justice internationale.
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Baudouin Amba Wetshi
12 thoughts on “Carnage des ex-Faz: J’accuse Kabarebe et « Kabila » ”
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Rien d’étonnant, si Laurent D. Kabila était encore vivant, les congolais lui auraient demandé des comptes car, sa responsabilité dans le drame que vit notre pays aujourd’hui est plus qu’ěvidente, elle est accablante. En accédant au pouvoir au Congo dans les bagages de Kagame et Museveni, il a commencé par éliminer Kisase gandu, il a signé les accords ignominieux de Lemhera, il a placé des étrangers à la tête des plusieurs institutions du pays; dans l’armée, les structures économiques et politiques, couvert des nombreux massacres perpétrés par les Rwandais et Ougandais, la liste n’est pas exhaustive. Le summum de l’horreur, la relégation à Kitona de milliers de ex. Faz qui ont péri dans des conditions épouvantables dignes de camps de concentration nazi. Donc, il est légitime que les survivant de ces crimes saisissent les juridictions compétentes pour que justice leur soit rendue. En attendant, pour soulager la mémoire collective, l’Etat congolais doit commencer dès à présent auditionner tous ceux qui ont de près ou de loin trempé dans cette ténébreuse et dramatique histoire. J’espère que ce sujet va faire l’unanimité chez nous.
Mr W,
Merci d’avoir de ce mémoire historique. Si la société civile n’accompagne toutes ces familles, rien ne sera fait car connaissant bien notre culture, les familles des victimes auront du mal à se constituer partie civile. Malgré que les Congolais savent qu’il y a eu carnage au centre de kitona, personne n’ose lever son doigt.
Le 2e mandat de Félix devrait en principe apporter la lumière sur bon nombre des dossiers qui sont restés sans suite jusqu’à ce jour.
Joseph Kabila, devrait il rendre compte des différents dossiers noirs qu’il a laissés dans son placard? L’avenir nous dira.
Que 2023 vous apporte la bénédiction en tout…
Cher BAW,
Tout Congolais ayant un minimum d’instruction est au courant de la tragédie dont ont été victimes son pays et son peuple. Mais la question que doit se poser chacun de nous aujourd’hui c’est comment faire justice de ces bandits criminels qui continuent à se la couler douce sur le lieu même de leurs crimes?
Ceux qui sont aux affaires aujourd’hui trouvent des dérobades du genre : « Tout avait été décidé avant notre avènement au pouvoir, et nous n’y pouvons rien »!
De toute évidence, le Congo a besoin d’un Assimi Goïta ou d’un Mamadi Doumbouya, ou encore d’un Ibrahim Traoré, pour mettre fin à tous ces événements funestes.
NÈGRES (ESCLAVES) DE MAISON ET NÈGRES (ESCLAVES) DES CHAMPS ! Le Tribunal International sur la RDC pour la nébuleuse Communauté Internationale équivaut à se tirer une balle sur le pied car les Occupants Banyarwanda de l’Empire Hima ou EAC « East African Community » amis de Tshilombo-Pétain président protocolaire ont agi au nom et sous le commandement des Impérialistes Occidentaux (USA, ONU, UE, OTAN). Ce qui est grave et bête pour le Rwanda (Paul Kagame) et l’Ouganda (Yoweri Museveni), leurs Maîtres Esclavagistes Occidentaux vont les lâcher, les abandonner comme jadis le Maréchal Mobutu qu’ils ont utilisé depuus 1965 durant la periode de la Guerre Froide jusqu’à la chute du mur de Berlin en 1989. Les Rwandophones et Rwandophiles (Banyarwanda) sont utilisés comme des Nègres (esclaves) de maison (Kapitas médaillés) par les Occidentaux pour tuer, tortionner, exterminer les Nègres (esclaves) de champ Kongolais. Jusqu’à quand ? Malcolm X dit à propos des Nègres Esclaves de maison et Nègres Esclaves des Champs ceci : Du temps de l’esclavage, le NÈGRE DES CHAMPS est l’esclave assigné aux travaux agricoles. Il ne voit que très rarement son maître, est soumis au travail forcé et soumis au fouet, droit de cuissage, à la volonté et au pouvoir de vie et de mort de contremaîtres salariés. Il ne lui est offert aucune possibilité d’échapper à sa condition de servitude et d’oppression. Soulignons également que le Jazz et le Blues, ainsi que toute la Culture Afro-américaine, devenue mondiale, nous viennent de ces mêmes « Nègres des Champs »…
Le NÈGRE DE MAISON, lui, vit, respire et se règle sur le pas de son maître et de sa famille. Il est majordome, cuisinière, servante ou mieux encore nourrice. Il aurait même la possibilité de racheter sa liberté ou de s’émanciper quand la bonne fortune le met entre les mains d’un maître « zweeen » ou éclairé, mais n’en veut pas vraiment car elle l’éloignerait de sa protection et ses bienfaits. Il voit même dans le droit de cuissage exercé par son maître ou ses fils une chance de purification de sa descendance, et accepte les châtiments corporels comme une œuvre de redressement moral salutaire pour lui. Ce dernier dira, lorsque son maître a fait un bon repas, « nous avons bien mangé ». Il partage le même mépris, mêlé de terreur et de haine, pour les nègres des champs et leurs rebellions contre l’oppression et, quand il prend à son maître l’envie de les châtier, il dira « nous avons bien fait de châtier ces nègres »… CRIMES CONTRE L’HUMANITÉ IMPRESCRIPTIBLES ! Ce que l’imposteur Rwandais Kanambe alias Joseph Kabila et son oncle James Kabarebe ont fait contre les ex-FAZ parqués à ka Base militaire de Kitona est un CRIME CONTRE l’HUMANITÉ que Tshilombo-Pétain président protocolaire JOUISSEUR TRAÎTRE perpétue car il (FATSHI BIDON) cache ces crimes en protégeant toute honte bue les auteurs desdits crimes (Cfr Signature du Deal Mafieux de Kingakati sous forme de CONTRAT INTUITU PERSONAE et Hébergement du fils de James Kabarebe à la Cité de l’OUA). Pour avoir protégé les membres de l’Empire Hima qui vivent tranquilles à la République de Gombe-Kalina et d’avoir récemment hébergé leurs supplétifs des M23 Rwando-Ougandais pendant 14 mois à Kinshasa la déglinguée et à Kitona (Camp de concentration des ex-FAZ) pour continuer l’extermination des soldats Kongolais appelés aujourd’hui FARDC (Forces Armées Rwandaises Disséminées-Déployées au Congo-Kinshasa), l’actuel président protocolaire de l’Udps Familiale aile Marthe Kisalu Limete-Pétunias Sous-Bois n’échappera jamais à la Justice internationale si le Tribunal International sur la RDC voit le jour. « L’esclavage n’a jamais été aboli, il a seulement été élargi pour y inclure tout le monde » Charles Bukowski (Écrivain Américano-Allemand). VIVE LE SOULÈVEMENT POPULAIRE. INGETA
En tout cas les ex-faz devraient mourir ainsi etant des traitres qui ont réfuser de se battre contre les rwandais. Ils n’ont pas repondu au serment de mourir pour la patrie, il n’y a pas autre formule, ils devraient mourir.
Un des criminels vît paisiblement à quelques km de Kinshasa. Qu’attendent les familles des victimes pour s’organiser et aller lui régler son compte au lieu d’attendre la CPI ?
Les ex FAZ ont connu a Kitona le sort que connaissent tous les soldats d’une armee vaincue: l’extermination plus ou moins systematique par le vainqueur. Rappelons-nous du sort des soldats allemands envoyes dans les goulags sovietiques a la fin de la deuxieme guerre mondiale. Je suis heureux d’apprendre que certaines idees que j’ai partagees ici avec mes compatriotes sont reprises dans la nouvelle politique de defense envisagee chez nous: un service militaire obligatoire des la fin de l’ecole secondaire, une formation serieuse ou l’on forme des soldats et non des hommes en uniforme non autrement identifies comme on l’on fait jusqu’ici, une presence reelle de l’Etat sur l’ensemble du territoire, bref la formation d’une nouvelle armee avec un nouvel esprit, une armee qui permettra pas une humiliation de plus de la part du Rwanda. Nous devons cesser de croire que puisque la communaute internationale a finalement reconnu la presence des troupes rwandaises sur notre territoire, elle viendra se battre a notre place. Nous devons cesser d’esperer de la Force Regionale une recuperation en lieu et place des FARDC de nos territoires occupes. L’occupation prolongee de Bunangana est la plus eloquente des preuves que nous avons besoin d’une nouvelle armee est d’un nouveau paradigme de defense. Le Rwanda de bougera pas du Kivu tant que la nouvelle armee ne l’aura ps boute hors de notre territoire. Un Tribunal International sur la RDC? C’est une bonne idee, mais il ne remplacera pas une armee nationale bien formee, bien motivee, et bien equipee. C’est de cela que nous devrions parler en ce moment sur cet espace! Le reste risque de donner l’impression que la defense de notre pays nous importe peu! Voyez-vous, la guerre est une affaire de soldats, mais la defense est une affaire des citoyens, tous les citoyens.
Les bonnes idées sont heureusement le lot de toutes les bonnes volontés et les personnes sensées. Ainsi donc, à mon avis, la guerre comme la défense d’un pays concernent tout citoyen responsable. Et si la guerre est faite par les soldats, la defense d’un pays est organisée par son autorité qui représente juridiquement et légalement les citoyens. L’unité et la cohésion nationale sont ainsi des ingrédients indispensables en face de l’ennemi mais elles ne se façonnent pas à coup de slogans mais à travers des actes qui rassemblent, ne divisent pas. Mais, que voit-on aujourd’hui ? Le pouvoir en place a fait plus que jamais auparavant du repli ethno-regional sa denrée quotidienne. Il crie au tribalisme des autres, les ‘luba’ seraient devenus la bête noire des autres tribus alors que par son entourage et ses nominations incessantes, il fait la preuve flagrante de son tribalisme. Jamais le Congo n’a été autant géré par une seule tribu, à part peut-être le Mobutu des derniers jours. A bon entendeur…
@NONO. Kagame menace Goma. Ses troupes font mouvement vers le Masisi. Personne ne sait ni comment ni par qui sont formes les jeunes qui ont repondu a l’appel de mobilisation du Chef de l’Etat. Est-ce vraiment le moment de remettre sur le tapis la question de qui est tribaliste et qui ne l’est pas chez nous? Quelle re-lecture de notre histoire nationale faut-il faire pour vous convaincre que les ‘Luba’ comme vs les appelez sont plus victimes que vecteurs du tribalisme? N’avez-vous pas lu sur ce site meme quelqu’un promettre le massacre aux Baluba si Tshisekedi se faisait re-elire? Lorsque vous affirmez que l’entourage de Tshisekedi serait compose en majorite des ‘Luba’, avez-vous des chiffres pour appuyer cette assertion, ou bien vous vous contentez de repeter ce que tout le monde dit? Etes-vous surs que ‘jamais le Congo n’a ete autant gere par une seule tribu…? Vous a-t-on jamais refuse un logement quelque part a Kin a cause de votre tribu? Cela semble invraisemblable, n’est-ce pas? Eh ben, les ‘Luba’ ont beaucoup d’anecdotes verifiables a ce sujet. Tenez! Au moins la moitie de gens qui detestent Tshisekedi ne le detestent pas parce qu’il serait un mauvais president. Ils le detestent parce que c’est un ‘Muluba’! Si vous ne me croyez pas, faites un sondage quasi scientifique a ce sujet et publiez les resultats. Si vos resultats me contredisent, je vous promets de ne plus jamais vous apostropher sur cette question! Pour alimenter la flamme du tribalisme qu’ils portent en eux, d’aucuns ont choisi d’oublier qu’a Kin Fatshi n’est pas un ‘Mapeka’, un ‘Mowuta’ ou comme ns le disions quand nous etions petits un ‘Movila’. Fatshi est un authentique ‘Muan’a Kin’, mais les tribalistes qui se prennent pour des patriotes ont choisi de ne voir que le ‘Muluba’ en lui! Du coup, toutes ses nominations sont teintees de tribalisme! Il y en a qui ne font que compter le nombre des ‘Luba’ nommes aux postes de responsibilite depuis 2019! Certes, le patriotisme ne se construit pas a coup de slogans, mais il ne se construit pas a coup de prejuges non plus! Sans rancune!
Cher Binsonji,
1. A propos du tribalisme, je ne répondais qu’à une intervention de votre part qui en parlait ; relisez-vous…
2. Pour le reste, vous vous defendez ici avec les mêmes arguments que j’ai contestés : Tshisekedi ne nomme pas une majorité de Kasaiens, ce sont davantage des Luba qui sont victimes de discrimination que le contraire, etc, etc… Je ne perdrais pas mon temps à vous prouver le contraire, les Congolais qui le vivent voient bien comment le pouvoir agit…
3. Un sondage scientifique pour prouver ce que je dis ? Là aussi, je vous conseillerais vous qui remettez régulièrement ce sujet sur ce forum de le faire ; ce sujet ne m’intéresse que dans la mesure où sa gestion peut annoncer des risques sociaux dans l’avenir….
4. J’ai été le premier à inviter à sauver le soldat Tshisekedi, il a hélas par la suite failli de lui-même. Mais j’ai une bonne nouvelle à vous annoncer : Tshisekedi doit saisir sa chance pour bonifier son bilan aujourd’hui que la CI vient à une intelligence plus réaliste et moins complaisante envers le Rwanda. J’en ai fait part ici sur un autre sujet quand je tentais de commenter la chronique de Foka. Lui qui s’est compromis à son début de mandat en fricotant naïvement et cupidement avec Kagame à la grande courroux des Congolais, est revenu aujourd’hui à une bonne analyse de la vraie réalité de Kagame. Le vent international semble changer de cap, à lui de capitaliser au lieu de continuer à externaliser la gestion de notre pays, de notre sécurité. A bon entendeur…
Je n’ai jamais compris la mansuétude dont bénéficie LD Kabila dans l’opinion publique congolaise, sur le drame que vit le Congo-Zaïre depuis un quart de siècle. Même la haine intime contre Mobutu de la part de notre peuple ne la justifie pas.
Personne n’avait jamais donné à LD Kabila le mandat de se faire recruter par ces tueurs tutsi pour envahir le Zaïre. LD Kabila à une responsabilité exclusive dans ce que nous vivons maintenant, 30 ans après son assassinat .
Pour sa lutte contre la colonisation, Lumumba n’avait qu’une arme: son discours. Il voulait un Congo indépendant et démocratique. Après sa déchéance comme premier ministre et son assassinat, ses disciples avaient pris les armes contre la patrie et avaient versé le sang d’innocents congolais. Pas moins d’un millions des victimes congolaises et aussi d’expatriés. Le jeune LD Kabila, fait partie des cadres de cette rébellion sanglante connue sous l’expression Simba-Mulele.
Après la chute du Mur de Berlin et le Sommet France-Afrique de La Baule, un nouveau vent soufflait dans le monde et surtout en Afrique subsaharienne. Partout en Afrique, c’était l’abandon des partis uniques. C’était le multipartisme, la démocratisation,
En Avril 1990,dans la foulée, le Maréchal Mobutu avait libéralisé la vie politique au Zaïre. Tous ceux qui voulaient créer un politique, le faisaient. On pouvait insulter Mobutu toute la journée sans s’inquiéter. Les compères de LD Kabila, les bouchers de Stanleyville feux Antoine Kizenga et Gbenye Christophe menaient leurs activités politiques sans problème. C’était aussi le cas d’autres rebelles comme Mbumba Nathanael .LD Kabila avait préféré se mettre en retrait, en attendant de prendre la tête d’un conglomérat d’aventuriers. Il voulait assouvir sa soif immodérée du pouvoir. A tout prix et à n’importe quel prix. Pour instaurer la démocratie au Congo, il s’est fait aider par les satrapes rwndais Paul Kagame et ougandais Yoweri Museveni. Hallucinant.
LD Kabila ne pouvait pas ignorer le carnages des ex FAZ à Kitona; C’était pas une section, un peloton ou une compagnie. Mais des bataillons.
Les rebelles mulelistes avaient une haine contre l’élite politico-administrative. Ils n’hésitaient pas à les exécuter devant le peuple après un jugement populaire. LD Kabila avait un peu gardé quelque chose de cela. Au pouvoir, il se méfiait des ex FAZ, surtout des officiers qu’il croyaient qu’ils étaient tous de l’Equateur. Il avait le même mépris pour la classe politique, membres de l’opposition radicale comme celle de la mouvance mobutiste. A ses yeux, toute la classe politique zaïroise avait participé à la destruction du pays pendant les 32 ans de règne de Mobutu. Il la qualifiait de la racaille.
Son régime était constitué des rwandais, des congolais de la diaspora et des katangais. Pour faire partie de son gouvernement, les zaïrois de l’intérieur du pays devaient prouver leur haine viscérale contre Mobutu. C’est le cas du Dr Sondji, Paul Kapita, Paul Bandoma, Mvika Vikasi…La nomination de Madame Justine Kasa-Vubu et Juliana Lumumba au gouvernement s’expliquait facilement…
LD Kabila avait haï Mobutu jusqu’à la mort du Maréchal. A la nouvelle du décès de Mobutu, il rigolait toutes dents dehors assis au tabouret présidentiel. Sans le moindre respect de son prédecesseur,au moins selon la coutume bantu. La famille biologique et politique de Mobutu n’avait même pas le droit d’organiser une deuil digne d’un être cher. Les kadogo sous le commandement d’officiers rwandais veillaient à ce que ça ne se fasse pas.
J’avais toujours eu beaucoup de respect et d’admiration pour le Général Mokobo. Mais son affirmation selon laquelle c’est le tribalisme de Mobutu qui avait détruit l’armée me paraît un peu excessive. Le recrutement dans l’armée sous Mobutu se faisait par province. Du coup, les officiers des FAZ Tem,Bem,Bam et d’autres spécialités étaient de toutes les régions.
Ce qui a le plus détruit notre armée, c’est la rupture de la coopération internationale entre le Zaïre et ses partenaires occidentaux. Et cela suite au vrai faux massacre des étudiants de l’Université de Lubumbashi en mai 1990. De 1990 à 1997, le Zaïre avait vécu dans l’isolement complet. Pour le plus grand bonheur des opposants à Mobutu, notamment Etienne Tshisekedi. Ils ne savaient pas que quand on affaiblit le PR, c’est le pays qu’on expose. Depuis 1991,le recrutement ne se faisait plus par province, faute des moyens financiers. Le recrutement se limitait aux ressortissants des UBANGI. Mobutu croyait y trouver le salut.
On connaît la suite.
LD Kabila ne doit pas bénéficier d’une mansuétude. C’est lui qui a légué à la postérité un pays où coule un fleuve intarissable de sang et des larmes.