Aspiration à une bonne vie: Fatshi n’est pas magicien!

Les appels à l’intervention du Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi, fusent de partout sur l’ensemble du territoire national. Les naufrages, les inondations, les tueries, la disette, les maladies, les conflits fonciers…le fardeau est remis au chef de l’Etat qui doit alléger les souffrances de ses concitoyens, de l’Est à l’Ouest, du Nord au Sud. Même les défaites des clubs de foot sont portées à la sanction du président de la République.

Héritage biaisé

Avec raison lorsque l’on considère l’ampleur de la misère multiforme sous le joug duquel ploie tout un peuple depuis près de deux décennies. Une misère sous-jacente à l’alternance arrachée lors des joutes électorales de décembre 2018, et qui se sont révélées un cinglant désaveu populaire à l’endroit du régime précédent. N’est-ce-pas à la tricherie – qui colle la Centrale électorale à la peau – que l’on doit la configuration actuelle du parlement congolais? Il est ahurissant de voir le taux de la majorité parlementaire actuel en faveur d’un camp politique qui s’était révélé incapable de faire élire son candidat à la présidentielle. Soit.

Regain d’espoir

Bref, l’avènement de Fatshi à la tête du pays a cultivé un regain d’espoir de changement impuissamment attendu par le plus grand nombre, des décennies durant. A cet espoir s’abreuvent les nombreux cris de détresse lancés par la population, assoiffée de vivre rapidement et radicalement l’éclipse des stigmates des animateurs du précédent régime qui ont fortement rongé les bases essentielles de la vie humaine dans notre pays.

Contrairement à son prédécesseur, l’actuel chef de l’Etat a réussi, en un temps record, à restituer à la population les repères de la vie en communauté. Le cas du respect des prérogatives dévolues par la Constitution aux différentes institutions du pays. Hier, on s’en souvient, on pouvait être victime d’un forfait quelconque sans savoir à qui en référer pour obtenir gain de cause. A tel point qu’on n’avait que les larmes pour expier ses souffrances!

Pas magicien

Voilà pourquoi pendant tout ce règne, le refrain « Papa atalela biso likambo oyo » – Que le Père de la nation nous trouve la solution à ce problème – n’avait vraiment pas retenti. De mémoire de journaliste, je me rappelle avoir entendu littéralement ce psaume pendant tout le règne de Feu le maréchal Mobutu. Preuve que l’homme prêtait oreille attentive aux cris de détresse de ses administrés. Sans le moindre fanatisme, je me permets de rappeler que le PDG de la société d’électricité était relevé de ses fonctions pour interruption spontanée et longue de fourniture de l’énergie électrique dans la cité populaire. Maints autres responsables des entreprises tournées vers le social – transport en commun, fourniture d’eau propre, hôpitaux – étaient soit interpelés, soit démis de leurs fonctions pour les mêmes raisons. Par contre, les deux dernières décennies se sont caractérisées par une indifférence parfaite au sort collectif de la population congolaise.

Travail à la tortue

Mais comme l’avait dit le Maréchal Mobutu, happé par le flot de demandes légitimes de la population, « le Président de la République n’est pas un magicien! ». De même aujourd’hui Fatshi fait face à la même réalité. Les sollicitations abondent et débordent. En dépit de toute sa bonne volonté, le chef de l’Etat devrait bénéficier du soutien effectif de ses principaux collaborateurs, mais aussi de l’indulgence de la population.

Quel est le sens que l’on peut attribuer au Premier Ministre, au Ministre des Finances, au Gouverneur de la Banque centrale si le dérapage de la monnaie national sur le marché de change doit incomber au chef de l’Etat? Pour bien servir les attentes légitimes de la population, Fatshi a besoin d’une bonne prestation de ses principaux collaborateurs, chacun excellant dans son secteur. En disposerait-il? Pas de la coalition. Certainement.

Heureusement, l’activation de l’Inspection générale des Finances donne tout son sens à l’action du chef de l’Etat qui, silencieusement et imperturbablement, fonce dans la réforme de la gestion de la res publica. En moins d’une semaine de travail de fourmi, les enquêteurs de l’IGF ont découvert des cercueils dans les tiroirs de l’administration publique. Résultats pris au sérieux et qui sont à la base de l’interpellation au niveau du pouvoir judiciaire, du Gouverneur de la Banque nationale, de l’ancien ministre des Finances Henri Yav, de l’ancien Dg de la DGI, Dieudonné Lokadi. Etc.

Bref, l’élan emprunté par le président Félix Antoine Tshisekedi est prometteur pour l’ensemble des Congolais et le pays. Quitte à chacun, comme souligné plus haut, à s’armer de patience pour en goûter le meilleur fruit dans les prochaines années.

 

Bondo Nsama – Journaliste

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