Délinquance et voyoucratie au Parlement congolais

Palais du Peuple


Ce qui vient de se passer au Parlement est une interpellation à la moralité des politiciens congolais. Tout le monde a suivi avec un dégoût amer l’échange des paroles entre le président de l’Assemblée nationale Mboso N’kodia Mpwanga et le député Delly Sessanga. Si le premier a qualifié le second de « délinquant », Sessanga a traité le vétéran âgé de 79 ans de « voyou »;

Sur le plan psychologique, ces deux termes ne doivent pas passer inaperçus et méritent d’être expliqués pour permettre à tout le monde de comprendre pourquoi les deux intervenants se sont injuriés publiquement au coeur des institutions congolaises car sur le  plan psychologique, le vétéran Mboso comme Sessanga ont affiché un comportement anti-social marqué par l’absence du contrôle émotionnel communément appelé dans le monde anglophone « Locus control« . Le manque du locus control a été à la base de plusieurs crimes et délits.

L’échange des mots déplacés entre Mboso et Sessanga a été suivi partout, même par des enfants. D’où la question quelle est la place de la morale en RDC alors qu’un politicien est un acteur social qui doit prêcher par l’exemple. Traiter quelqu’un de délinquant est un délit grave car la délinquance est un ensemble des infractions, crimes, délits et contraventions. La délinquance désigne une conduite individuelle caractérisée par la commission d’infractions, plus ou moins graves, souvent marquée par la réitération. Un délinquant s’il n’est pas bien encadré peut produire des agissements délictueux. Pourquoi Mboso, 79 ans, a qualifié Sessanga (51 ans) de délinquant? Et pourquoi ce dernier  a  traité le vétéran Mboso de voyou?

En psychologie , voyou signifie immature, violent, homme anxiogène, sans autorité, impuissant qui a peur de tout. C’est un être qui n’a pas grandi de l’intérieur et qui adopte des attitudes et une apparence qui lui semblent viriles. La RDC est descendue trop bas avec ce régime et le peuple congolais ne doit rien attendre de bon car le vrai changement, c’est d’abord l’homme.

Le Parlement congolais a cautionné les injures comme mode de gouvernance. D’où la question s’il existe une commission de discipline dans ce fameux parlement qui a exposé à la face du monde toutes ses limites avec cet échange d’injures publiques où l’un appelle l’autre « délinquant », ce dernier rétorque « voyou ».

Poète Robert Kabemba Mangindi
Pyschologue, criminologue
Chercheur en Justice Criminelle et Criminologie Appliquée
Senior lecturer

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